Contrôle interne VS contrôle de gestion : quelles différences ?
Il est assez fréquent de ne pas percevoir précisément la différence entre les deux concepts que sont le contrôle interne et le contrôle de gestion.
Le contrôle interne¹ est un processus continu et interne à l'organisme, mis en place pour l’ensemble de ses activités. Il ne s'agit pas d'un service ou d'une activité à part entière, à la différence de l’audit interne qui a lieu a postériori et de façon ponctuelle.
Le contrôle interne peut être défini comme l’ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de l’organisme. Son objectif est double :
assurer la protection des ressources et du patrimoine ;
assurer la conformité par rapport aux lois et aux règlements et également assurer l’application des instructions de la direction.
Le contrôle interne se matérialise par la mise en place et le suivi de méthodes, de règles et de procédures au sein de l’organisme.
Le contrôle de gestion analyse, mesure et contrôle les performances des activités de l’organisme dans l’optique d’optimiser les gains de productivité et d’accompagner l’organisme dans sa stratégie, en améliorant le rapport entre les allocations de ressources (financières et humaines) et les résultats obtenus.
Pour cela, le contrôle de gestion appuie son évaluation sur des données chiffrées collectées en puisant dans la comptabilité générale ou analytique de l’organisme et dans les applications.
Le contrôle de gestion identifie ainsi différents indicateurs ou ratios qui permettent de mesurer l’écart entre les objectifs fixés et les résultats réels obtenus. Les ratios Boléro, établis chaque année par le ministère, constituent une base pour que chaque organisme apprécie ses propres performances.
Qui fait quoi ?
Dans la mesure où dans la grande majorité, les organismes sont attentifs au suivi régulier des indicateurs essentiels de leurs activités, sous la forme d’un tableau de bord², la fonction de contrôleur de gestion existe bel et bien dans les organisations.
Bien qu’il s’agisse de rassembler à partir des systèmes d’information, des données issues de tous les services opérationnels, le contrôle de gestion est souvent sous la responsabilité du directeur financier, pour des raisons de facilité ; il peut aussi être rattaché à une hiérarchie transverse comme un secrétariat général, quand il existe.
En revanche, il est moins fréquent de trouver dans les organigrammes une fonction de contrôleur interne ; ce rôle, s’il est identifié comme tel, est parfois dévolu à la direction juridique, ou même au contrôleur de gestion, par assimilation.
Cependant, cette fonction de contrôle interne mérite d’être précisément affectée à une personne qui pourra conserver toute son indépendance, en étant placée sous l’autorité directe du directeur général.
Quel rôle pour le contrôleur interne ?
Le contrôleur interne est, par essence, en relation avec toute la hiérarchie de manière objective et libre.
C’est lui qui est le gardien de l’ensemble des procédures écrites élaborées avec les différents services, c’est lui qui les fait évoluer chaque fois que c’est nécessaire et c’est surtout lui qui en contrôle le respect. Une grande qualité d’écoute est indispensable, elle est associée à un esprit de synthèse permettant une traduction claire des tâches dans les procédures de travail.
Le contrôleur interne actualise la cartographie des risques et propose des dispositions adaptées pour en minimiser les effets en liaison avec les services. Bien souvent, c’est aussi lui qui est le pilote de la démarche RSE.
Parce que le directeur général, à lui seul, ne peut avoir en permanence un regard à 360 ° sur l’ensemble des activités de l’organisme, qu’elles soient opérationnelles ou fonctionnelles, le contrôleur interne lui apporte une certaine sérénité dans son rôle de manager.
Les deux fonctions sont très importantes dans un organisme de logement social, encore faut-il ne pas les confondre, elles ne peuvent raisonnablement pas être portées par une seule personne.
Vers la fonction de DG ?
Seul le directeur général peut, a priori, défendre la nécessité d’un contrôle interne, puisque les autres directeurs ne voient pas toujours favorablement l’arrivée d’une personne qui sera directement rattaché au directeur général et chargée de veiller au respect des méthodes et procédures de l’organisme, dans chaque compartiment de son activité.
Néanmoins, il n’est pas très difficile de convaincre l’encadrement de tout l’intérêt de cette fonction de contrôleur interne.
Le contrôleur interne peut avoir assez rapidement une vision très claire des différents métiers de l’organisme. Petit bémol, il est parfois difficile de garder un bon élément dans ce poste, celui-ci pouvant sans doute évoluer vers des fonctions de dirigeant...
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¹ Voir stage C0040 Le contrôle interne chez un opérateur du logement social, du catalogue AFPOLS
² Voir stage C0289 Le tableau de bord, outil du contrôle de gestion et d’amélioration des performances, du catalogue AFPOLS
Article publié le 08/07/2022