Décryptage de la RE 2020
RE 2020 Les textes règlementaires
Exigence carbone
Exigence carbone
Calcul ACV
Les indicateurs Carbone :
L'évaluation se base sur le principe de l’analyse du cycle de vie (ACV) qui permet d’objectiver les impacts du bâtiment à travers une série d’indicateurs environnementaux calculés sur l’ensemble de son cycle de vie (c’est- à-dire depuis l’extraction des matières nécessaires à la production des produits de construction et des équipements (1), jusqu’à la destruction en fin de vie du bâtiment (4) et le traitement des déchets qui en découle (5) (le transport est également inclus entre chacune des étapes).
Figure 1 source CSTB
Source : mallette AICVF
Les contributeurs aux impacts environnementaux sont :
- Confort thermique
- Confort visuel
Le périmètre d’étude est réduit : la phase de démolition du bâtiment n’est pas prise en compte (mais la fin de vie des produits de construction et équipements est prise en compte), ni les déplacements des utilisateurs vers ou depuis le bâtiment et la production de déchets durant la phase d’utilisation du projet
L’ensemble des indicateurs sont calculés mais seul l’indicateur sur le changement climatique est règlementaire.
Les bâtiments en vert sont soumis à différentes exigences règlementaires (intègre aussi les réseaux enterrés et les parkings aériens)
Les éléments de la parcelle en marron ne le sont pas, hormis les réseaux enterrés et les parkings aériens, mais sont obligatoirement évalués.
Source : mallette AICVF
Les exigences sont à respecter à l’échelle de chaque bâtiment.
Décarbonation
NOUVEAU : Plusieurs nouveaux indicateurs font leur apparition !
- Icénergie et Icconstruction sont soumis à des plafonds à ne pas dépasser ;
- StockC et Icbâtiment sont calculés à « titre informatif », sans devoir respecter un plafond, pour l’instant ;
- Icded exprimé en kg eq CO2/m² entre dans le calcul de l’indicateur Icconstruction.
Rappel Ic pour Indice Carbone.
Icénergie et Icconstruction, les deux plus importants indicateurs dont le poids est le plus important dans le calcul de l’empreinte environnementale d’un bâtiment
ICénergies
à la fois énergétique et environnemental. Exprimé en kgeqCO2/m²
Icénergie traduit l’impact sur le changement climatique de la consommation d’énergie primaire du bâtiment pendant sa vie en œuvre, soit 50 ans.
Icénergie est soumis à un plafond à ne pas dépasser Icénergie_max, dont la formule de calcul est Icénergie_max = Icénergie_maxmoyen× (1 + Mcgéo + Mccombles + Mcsurf_moy + Mcsurf_tot + Mccat).
Dans cette formule, Icénergie_maxmoyen est la valeur de l’exigence Icénergie_max pour un bâtiment moyen, dépendant de l’usage du bâtiment ou de la partie de bâtiment. Tandis que les coefficients de modulation Mc sont identiques à ceux utilisés dans le calcul de Cep_max et de Cep, nr_max.
Le Décret du 29 juillet donne les valeurs suivantes pour Icénergie_maxmoyen :
Le Décret introduit une courte dérogation pour les maisons individuelles ou accolées. La valeur de Icénergie_maxmoyen est fixée à 280 kgCO2/m², lorsque, simultanément, la parcelle est concernée par un permis d’aménager octroyé avant le 01/01/2022, prévoyant un raccordement au réseau de gaz et si la demande de permis de construire de la maison est déposée avant le 31/12/2023.
Les valeurs de Icénergie_maxmoyen contraignent très fortement les solutions utilisant uniquement des énergies fossiles, comme le gaz, dans la construction neuve, dès 2022 pour les maisons individuelles ou accolées (sauf si le projet est couvert par la dérogation) et dès 2025 pour les logements collectifs.
Conséquences :
Recours au gaz contraint, d’abord en maison individuelle puis à partir de 2025 en logement collectif (recours EnR nécessaire)
Pas contraignant pour les solutions électriques
IConstruction
Icconstruction cet indicateur exprime l’impact sur le changement climatique lié aux composants du bâtiment, à leur transport, leur installation et l’ensemble du chantier de construction, leur utilisation à l’exclusion des besoins en énergie et en eau de la phase d’exploitation du bâtiment, leur maintenance, leur réparation, leur remplacement et leur fin de vie, évalué sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment.
Icconstruction est soumis à un plafond, Icconstruction_max, dont la formule de calcul est :
Icconstruction _max = Icconstruction _maxmoyen × (1 + Micombles + Misurf) + Migéo + Miinfra + Mivrd + Mided.
Les coefficients de modulation Miinfra, Mivrd et Mided apparaissent pour la première fois.
Miinfra et Mivrd apparaissent parce que les fondations et la parcelle (les VRD) entrent dans le périmètre de la RE 2020. La RT 2012 ne s’y intéressait pas, parce qu’elle était limitée à la performance énergétique et ne se souciait pas de l’empreinte environnementale du bâtiment.
- Miinfra est le coefficient de modulation selon l’impact des fondations, des espaces en sous-sol et des parcs de stationnement couverts et revient à ôter 40 kg eq CO2/m² à l’empreinte environnementale du bâtiment, si le lot fondations et infrastructure possède une charge environnementale > 40 kg eq CO2/m² .
- Mivrd, le coefficient de modulation selon l’impact de la voirie et des réseaux divers du bâtiment ôte 20 kg eq CO2/m² à l’empreinte environnementale du bâtiment, si le lot VRD pèse plus de 20 kg eq CO2/m².
- Mided, enfin, met en œuvre la modulation en fonction de l’impact des données environnementales par défaut et valeurs forfaitaires employées dans le calcul de l’empreinte environnementale du bâtiment ou de la partie de bâtiment.
- Si l’indicateur Icded, dont nous parlions plus haut, est ≤ 370 kg eq CO2/m² , Mided vaut zéro.
- Si Icded > 370 kg eq CO2/m² , Mided vaut 0,3 x (Icded – 370) de 2022 à 2024, 0 de 2025 à 2027, puis -0,3 x (Icded – 370) à partir de 2028.
Une mise en place progressive pour laisser le temps à la filière de s’organiser
Dépend de la date de dépôt de la demande du permis de construire.
Iconstruction est un indicateur qui additionne l’impact sur le changement climatique des composants et du chantier. Cet indicateur a une exigence de résultats en kg eqCO2/m2
Source : mallette AICVF
Utilisation de l’ACV dynamique simplifiée : pondération des émissions de GES en fonction de l’année d’émission. Ainsi, plus une émission a lieu tôt, plus son impact est important sur le potentiel de réchauffement climatique ; plus elle est tardive, plus son impact est faible selon la convention de cette méthode qui n’est pas normalisée. En fait, il est introduit une temporalité qui met en évidence le stockage du carbone pendant la vie du composant, mais ce carbone est rejeté en fin de vie. On lègue un héritage carbone aux générations futures.
Les consommations et rejets d’eau, contribution relative à « l’Eau » : couvre, pour la phase d’exploitation du bâtiment (étape 3), tous les usages de l’eau à l’échelle du bâtiment et la gestion des eaux pluviales captées par le bâtiment ainsi que leur assainissement. Ces éléments doivent être renseignés mais n’ont pas d’incidence sur les indicateurs règlementaires.
Les aménagements et l’usage de la parcelle, contribution relative à la « Parcelle » : l’ensemble des composants nécessaires aux ouvrages présents sur la parcelle hors bâtiment, réseaux, systèmes de production d’énergie et parkings. Il s’agit notamment des composants nécessaires à la clôture de la parcelle et à la construction des voiries hors aires de stationnement. Elle prend aussi en compte les usages d’eau nécessaires à l’arrosage des espaces végétalisés de la parcelle et aux usages particuliers de l’eau (comme le nettoyage des voiries par exemple). Ces composants doivent être renseignés mais n’ont pas d’incidence sur les indicateurs règlementaires.